201401.11
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Pascale Fournier codirige un numéro spécial de la revue Social Identities : Journal for the Study of Race, Nation and Culture

La professeure Fournier a  fourni des contributions académiques importantes au débat entourant le voile islamique, ravivé par le projet de loi 60. Un numéro spécial de la revue Social Identities : Journal for the Study of Race, Nation and Culture (Routledge : 2013, volume 19, numéro 6), issu d’une conférence multidisciplinaire intitulée « ‘Illegal’ Covering: Comparative Perspectives on Legal and Social Discourses on Religious Diversity », a été publié récemment sous sa direction et celle de Valérie Amiraux, professeure au département de sociologie de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en étude du pluralisme religieux et de l’ethnicité. Les textes publiés dans ce numéro spécial nous permettent de mieux comprendre les multiples significations que peut revêtir le foulard musulman et son impact concret dans la vie des femmes qui le portent, en faisant appel au droit, à la sociologie, aux études religieuses et à l’histoire de l’art. La liste d’auteurs comprend Richard T. FordRobert LeckeyAnna KortewegLori G. Beaman et Valerie Behiery, avec une conclusion de Valérie Amiraux.

La professeure Fournier signe également l’introduction de ce numéro spécial, introduction si justement intitulée : « Headscarf and burqa controversies at the crossroad of politics, society and law ». Ce texte présente certaines dichotomies (intervention étatique/ non-intervention étatique ; coercition / consentement) qui imprègnent les discours juridiques à propos de l’interdiction du voile intégral et tente de complexifier un débat que l’on simplifie à outrance. Selon les supporteurs de l’interdiction, la femme voilée est forcée de se couvrir par une institution abusive de laquelle elle doit être secourue, tandis que, pour ses détracteurs, elle est en plein exercice de sa  foi religieuse. Ces deux visions sont problématiques. Si la première est évidemment paternaliste, la seconde, l’idée que le choix de la femme est uniquement motivé par sa foi, fait abstraction du caractère politique du port de la burqa et nie l’autonomie décisionnelle de la femme. Ne serait-il pas possible que les femmes agissent plutôt sur un continuum, exerçant leur choix de porter la burqa en naviguant entre ces deux pôles, sans se confiner à l’un d’eux ? Ce texte que signe la Professeure Fournier, ainsi que l’édition spéciale qu’il introduit, visent précisément l’enrichissement du débat par la mise en lumière de cette complexité.